Antitrust : Un collectif de 165 entreprises appelle l'Union européenne à sévir face à Google

135 entreprises et 30 associations professionnelles, dont Yelp et Trivago, des sites de comparaison de prix, ont adressé une lettre à la commissaire Margrethe Vestager pour lui demander de sévir face à Google. Les signataires accusent le géant américain de favoriser ses propres services via ses résultats de recherche.

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Antitrust : Un collectif de 165 entreprises appelle l'Union européenne à sévir face à Google

Un collectif regroupant 135 entreprises et 30 associations professionnelles américaines et européennes demande à la Commission européenne d'adopter une ligne plus dure envers Google, rapporte Reuters.

Google rejette les accusations
Dans une lettre adressée à la commissaire de la concurrence Margrethe Vestager, les signataires affirment que le géant américain favorise injustement ses propres services, notamment en matière d'hébergement, de voyages et d'emploi, dans les résultats de recherche. Une accusation rejetée par Google qui explique que les utilisateurs de son moteur de recherche ne sont pas emprisonnés et peuvent librement changer de service.

"Les gens attendent de Google qu'il leur donne les résultats de recherche les plus pertinents et de haute qualité auxquels ils peuvent faire confiance. Ils ne s'attendent pas à ce que nous favorisions certaines entreprises par rapport à d'autres ou que nous arrêtions de lancer des services utiles qui créent plus de choix pour les Européens", a déclaré un représentant de la firme américain à l'agence de presse.

Parmi les signataires de la lettre, se trouvent des entreprises qui critiquent depuis longtemps le comportement de Google telles que Yelp, Trivago, les sites de comparaison de prix Kelkoo et Foundem et le service d'offres d'emploi Stepstone.

Foundem et Google en conflit depuis 2012
Par exemple, Foundem et Google sont en conflit depuis 2012 pour abus de position dominante. L'entreprise britannique l'accuse d'avoir délibérément classé ses propres produits devant les siens dans les résultats de recherche. Pour se défendre, Google a fourni une série de documents confidentiels visant à expliquer le fonctionnement de son algorithme de classement.

Mais pour Foundem, ces informations brutes étaient trop complexes pour être comprises. La justice lui a donc accordé la possibilité de nommer un expert SEO indépendant pour examiner ces documents. Philipp Kloeckner a été choisi. Un choix largement critiqué par l'entreprise américaine arguant que l’expert avait travaillé pour Trivago et Visual Meta, deux entreprises qui se sont déjà plaintes auprès de la Commission européenne de pratiques anticoncurrentielles contre lui.

En avril dernier, la Haute Cour de justice britannique a placé Google face à un ultimatum : soit il autorise un expert indépendant en référencement à consulter des documents confidentiels sur son algorithme, soit il retire sa défense.

Les "OneBoxs" au centre des préoccupations
"Alors que nous sommes en situation de concurrence entre nous pour la meilleure expérience de consommation, il y a un concurrent qui ne se livre pas à une concurrence loyale, Google", indique la lettre. "Google a obtenu des avantages injustifiés en traitant préférentiellement ses propres services dans ses pages de résultats en affichant diverses formes de résultats de recherche spécialisés groupés" via les "OneBoxs", poursuit le collectif.

Les "OneBoxs" présentent des informations et des images dans des boîtes placées en haut des résultats de recherche. Ce sont souvent des moyens pour les entreprises d'obtenir plus de visibilité. "Avec cette utilisation exclusive de OneBoxes, Google maintient artificiellement les utilisateurs dans son propre service et les empêche de visiter des services concurrents plus pertinents", arguent les 165 signataires.

Le DSA mettra trop de temps à porter ses fruits
Face à cette situation, ils demandent à la commissaire en charge de la concurrence d'agir pour garantir que Google accorde à ses rivaux un traitement égal dans les résultats de recherche. Ils estiment que le Digital Services Act (DSA), bien que très important, mettra trop de temps à porter ses fruits.

"Beaucoup d'entre nous n'ont peut-être pas la force et les ressources nécessaires pour attendre qu'une telle réglementation entre réellement en vigueur", ont-ils déclaré. Pour rappel, ce texte doit être présenté le 2 décembre prochain mais avant de devenir définitif, il devra être approuvé par le Parlement et le Conseil de l'Union européenne.

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