Brexit : Facebook rapatrie aux Etats-Unis la gestion data des utilisateurs britanniques

CEO Mark Zuckerberg at Facebook Communities Summit 2019

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Le géant américain Facebook a décidé de rapatrier l'an prochain aux Etats-Unis la gestion des données de ses utilisateurs au Royaume-Uni, jusqu'ici assurée en Irlande pour le compte de l'UE, évoquant un changement lié au Brexit. « Comme d'autres entreprises, Facebook doit procéder à des changements en réponse au Brexit » et aux incertitudes qui persistent, explique le groupe dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP. En conséquence, la responsabilité légale des utilisateurs britanniques passera de Facebook Ireland à Facebook Inc, soit la maison mère américaine, une fois que la période de transition vers le Brexit aura pris fin à partir du 1er janvier.

Google avait annoncé en février dernier une décision similaire. Jusqu'à présent, l'ensemble des utilisateurs européens, dont les britanniques, dépendent de Facebook en Irlande où le groupe a installé son siège pour le continent. Facebook, qui ajoute que l'ensemble de ses utilisateurs non européens dépendent déjà de son siège américain, précise qu'il n'y aura aucun changement dans la manière de gérer ses données personnelles ou les services proposés. Le règlement général sur la protection des données (RGPD) au Royaume-Uni, émanation de celui mis en place à l'échelle de l'UE, s'appliquera pour les utilisateurs britanniques. Mais après le 1er janvier, ce sera au régulateur britannique de la protection des données (ICO) de faire respecter le RGPD pour les utilisateurs britanniques.

L'organisation Open Rights Group, qui milite pour la préservation des droits et libertés numériques, estime quant à elle que Facebook a pris cette décision pour échapper à une réglementation européenne parmi les plus strictes au monde. Cette annonce « signifie que les actions des Européens pour limiter le pouvoir des géants technologiques ne s'appliqueront pas aux citoyens britanniques », note Jim Killock, son directeur général. Ces grands groupes américains pourront « faire pression pour affaiblir les règles britanniques et se permettre des choses au Royaume-Uni qu'ils ne peuvent pas faire dans l’UE », selon lui.

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