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Le ministre Di Antonio a commandé une étude globale sur la tarification de l’eau: «La moitié du prix de l’eau, c’est le coût à l’assainissement»

Le ministre wallon Carlo Di Antonio a commandé une étude globale sur la tarification de l’eau, en ce compris sur la répercussion du coût-vérité de l’assainissement en cas de rejet dans les égouts des eaux usées issues d’une citerne d’eau de pluie.

« La moitié du prix de l’eau au m3, c’est le coût à l’assainissement », relève Carlo Di Antonio, ministre wallon de l’Environnement et de la transition écologique. « Quand on injecte de l’eau polluée dans le réseau, il est normal d’y contribuer », estime-t-il. Pour lui, nous sommes actuellement dans une situation un peu schizophrénique : « On veut promouvoir la récupération de l’eau de pluie, une sorte de circuit court de l’eau. Mais il faut pouvoir financer les réseaux de distribution de l’eau et d’assainissement ».

« Pour l’instant, le coût-vérité de l’assainissement (CVA) pour le consommateur est calculé à partir du coût-vérité de distribution (CVD), et donc de sa consommation d’eau de ville », explique Nicolas Yernaux, porte-parole du Service public de Wallonie (SPW). Concrètement, les propriétaires de citerne d’eaux pluviales consomment moins d’eau de ville. En conséquence, ils paient un CVD moins élevé, et surtout un CVA plus bas or ils rejettent dans le réseau plus d’eaux usées que leur consommation officielle.

« Si moins de personnes paient, le prix va augmenter pour ceux qui continuent à contribuer car les coûts fixes de distribution vont répercuter sur moins de m3  », poursuit Carlo Di Antonio. Les campagnes sont avantagées par rapport aux villes où les possibilités de citerne, voire de captage individuel sont plus réduites. « Si on veut garder un prix raisonnable et le luxe de pouvoir utiliser à tout moment nos robinets, nous avons besoin de recettes. Il faut revoir le mécanisme globalement », juge le ministre wallon. Il a commandé une étude sur la tarification de l’eau au SPW ainsi qu’à la SPGE, la Société publique de gestion de l’eau. « Pour notre part, nous sommes consultés sur le plan fiscal et environnemental », souligne Nicolas Yernaux du Service public de Wallonie.

Un impact sur les inondations

Interrogé au Parlement de Wallonie, le ministre Di Antonio a insisté sur la récupération des eaux de pluie. En plus de faire faire des économies aux ménages, elles ont « un effet tampon lors d’épisodes très pluvieux, pouvant s’intégrer dans les mesures contre les inondations ». Au cabinet, on insiste sur le fait qu’on ne peut pas taxer une personne simplement pour la possession d’une citerne destinée à récolter l’eau de pluie : « Par contre, lorsqu’elle la rejette en tant qu’eau usée, il y a un coût nécessaire pour l’assainir ».

À ce stade, il n’y a aucune décision du gouvernement wallon sur une quelconque taxe sur les citernes. « Le but est d’avoir les conclusions de l’étude demandée afin d’orienter la future Déclaration de politique régionale. L’étude sera sur la table des négociateurs pour qu’ils déterminent le mandat qui sera donné au prochain ministre de l’Environnement. Il faut inciter à la récupération locale de l’eau, sans pénaliser l’ensemble du système. Une taxe est sans doute la mauvaise solution. Mais il faut néanmoins trouver une forme de contribution », conclut Carlo Di Antonio.

Yannick Hallet

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