La source des fantômes

Gallimard
Parution
« Il commence à chanter en arabe. Je saisis quelques mots comme benti, goulti ou jbel et, évidemment, tous les mots que la colonisation a influencés tels que Francia, musiqa, immigri, faliza, miseria, carta. Je devine, à ses yeux qu’il ferme de temps à autre, à la tonalité de sa voix, aux notes qui viennent du fond de sa gorge, aux voyelles qu’il étire à en perdre le souffle, qu’il parle de l’Algérie, de son village, de sa famille, de sa culture, de tout ce que la guerre l’a contraint à laisser loin derrière lui. »

Après la guerre d’Algérie, après l’errance, les parents de la narratrice s’installent en Vendée, à Fontayne, dans un lotissement qui regroupe neuf familles. Les petits jouent, les grands s’interrogent sur l’avenir, les parents travaillent et aménagent leur maison pour oublier le passé.
Chez les Benali, il reste des traces d’avant l’exil : les souvenirs incomplets du père, les portraits de proches inconnus, un uniforme de l’armée française, la langue arabe qui revient parfois.
Enquête familiale et sociologique, La source des fantômes raconte une enfance des années 1980, sans cesse interrogée par la narratrice adulte.

« Découvrez sans tarder ce court roman avec sa si belle écriture, cette enfance avec son cortège de souvenirs surgissant lors d’un inévitable retour. » Page des libraires

« Benahmed Daho excelle à suggérer son parcours à travers quelques détails de la vie quotidienne et, démontant les clichés, propose une fine analyse sociologique de sa famille et un portrait de l’adolescence en zone périurbaine. » Les Inrockuptibles

« La source des fantômes inscrit avec pudeur la trajectoire d’une famille de harkis dans celle de la France des années 1980 et 1990. » Le Monde

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