L’administration centrale des colonies, sur le modèle administratif de l’ancien régime, est étroitement associée à la Marine pendant la plus grande partie du XIXème siècle. Ainsi la direction des Colonies, au sein du ministère de la Marine et des Colonies, constitue l’administration de tutelle...
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L’administration centrale des colonies, sur le modèle administratif de l’ancien régime, est étroitement associée à la Marine pendant la plus grande partie du XIXème siècle. Ainsi la direction des Colonies, au sein du ministère de la Marine et des Colonies, constitue l’administration de tutelle des gouvernements locaux et administrations territoriales – à l’exception de la période 1858-1860, pendant laquelle un éphémère ministère de l’Algérie et des Colonies la remplace.
Cette direction des Colonies est d’abord organisée en plusieurs bureaux, qui vont connaître un certain nombre de remaniements dans la première moitié du XIXè siècle.
En 1817, la direction est composée de trois bureaux :
- Administration ;
- Finances et approvisionnements ;
- Personnel.
A partir de 1828, un quatrième bureau, dédié aux Services militaires, complète cette organisation ; les bureaux du Personnel et des Services militaires fusionneront en 1838. Cette administration va également considérablement s’étoffer dans cette première période, en particulier pour le premier bureau qui va être divisé à partir de 1834 en deux services : Législation et administration ; Politique et commercial. Il faut également noter que plusieurs commissions spécialisées (esclavage, constitution politique, ou encore affaires judiciaires) gravitent autour de ces bureaux.
A partir de 1860, quand la direction des Colonies revient à la Marine, la répartition des attributions devient particulièrement instable, avec de fréquents remaniements. Les bureaux se déclinent soit selon une organisation sectorielle (ex : justice, instruction publique, travaux publics…), administrative (administration générale, municipale…), fonctionnelle (administration intérieure, finances…), voire géographique (bureau du Niger et Haut-Fleuve). Ces différentes logiques peuvent même coexister au sein de la direction des Colonies au gré des modifications de son organisation interne.
A la fin du XIXème siècle, l’administration des colonies va progressivement s’émanciper de la Marine, depuis la création d’un sous-secrétariat d’Etat aux Colonies, rattaché au ministère du Commerce, jusqu’à l’érection d’un ministère de plein exercice en 1894.
A la faveur de cette autonomisation, l’organisation administrative de l’administration centrale chargée des colonies va gagner en complexité, avec une répartition en sous-directions ou en divisions, au sein desquelles on trouve deux à sept bureaux spécialisés. Là encore plusieurs logiques coexistent pour la répartition des compétences, à la fois géographiques et sectorielles. Cette forte instabilité structurelle va caractériser le ministère des Colonies jusqu’à la loi du 31 juillet 1920, qui l’organisera en grandes directions fonctionnelles (voir dans l'état général des fonds, ministère des Colonies : administration centrale).
La Martinique fait partie des territoires sous tutelle de l'administration centrale des colonies jusqu'à la loi de départementalisation de mars 1946.