Damien Salel’s Post

Quelle est, et quelle sera l'emprise du photovoltaïque au sol sur le territoire français, y compris si l'on atteint nos objectifs de décarbonation ? Quelques ordres de grandeur pour la France 👇 Suite au partage hier d'une infographie de Carbon Brief, j'ai essayé de reproduire le même travail pour le cas français. Quels sont les résultats ? Aujourd'hui, les parcs au sol occupent un peu plus d'une centaine de km2. Cela peut paraître beaucoup... et en même temps, cela reste peu par rapport à la superficie de la France métropolitaine (550 000 km2), ou celle occupée par les aéroports, 470 km2. Notons qu'à la différence du PV au sol, les aéroports présentent une imperméabilisation quasi complète. Toutefois, nous commençons à peine à développer le photovoltaïque, ce qui compte n'est donc pas tant l'état actuel, mais plutôt celui futur d'une configuration où la France atteint ses objectifs en conformité avec ses scénarios de décarbonation. Dans ce cadre, RTE qui anticipe une hausse importante de la consommation d'électricité, estime un besoin de 100 GW PV à 2035. L'impact sur l'occupation des sols d'un tel scénario a été évalué dans l'étude Futurs énergétique 2050 (voir scénario N2 à 2050) et correspond à 700 km2 d'installations PV au sol, soit une multiplication par 5 en 12 ans. Ici aussi, cela peut paraître beaucoup, mais comme l'a fait Carbon Brief pour le Royaume-Uni, on peut encore une fois comparer aux autres modes d'occupation du sol. Ainsi, les équipements sportifs et de loisirs (terrains de camping, de golf, hippodromes, stades de foot,...) occupent à eux seuls environ 1 200 km2, soit 1,7 fois plus que le PV au sol en 2035. On peut également comparer cette emprise au sol à celle des biocarburants de 1ère génération, dont la surface agricole utile nette était estimée à 6 900 km2 en 2017 par FranceAgriMer. Aujourd'hui, la production de ces biocarburants est principalement utilisée par nos voitures qui seront à l'avenir électrifiées. Or, à surface équivalente, une voiture électrique alimentée par un parc PV au sol permet de rouler à minima 100x plus de km qu'une voiture thermique alimentée par des biocarburants de 1ère génération. Ces ordres de grandeur ne veulent dire en aucun cas que le solaire sur terrains artificialisés ne doit pas être développé. En fait, c'est tout le contraire, celui-ci doit rester la priorité, mais priorité ne veut pas dire absence de parcs au sol, ou absence d'agrivoltaïsme. De même, il serait pertinent que ceux qui luttent contre l'implantation de parcs au sol soutiennent au maximum la filière solaire sur terrains artificialisés. Celle est en effet particulièrement menacée depuis décembre 2023. La publication d'un arrêté tarifaire modificatif entraîne une forte baisse des tarifs d'achat qui pourrait mener à terme à l'arrêt quasi-complet du développement du PV sur grandes toitures et ombrières. Sources en commentaire.